Chez F-ONE/MANERA, nous avons pris la décision de nous engager dans une démarche environnementale transparente et responsable.
La plupart des entreprises qui cherchent à déterminer et réduire leur bilan carbone négligent souvent certains aspects de leur chaîne de production, et publient alors des résultats incomplets, loin de la réalité, et lancent des actions qui ont peu d’impact réel.
Nous avons choisi de réaliser un audit complet de nos émissions de CO2. Pour nous, il était essentiel de ne rien laisser de côté : des matières premières à la production, en passant par le transport, la logistique, jusqu’à la fin de vie du produit. Nous avons voulu aller encore plus loin en rendant ces résultats accessibles à tous. Il n’y avait pas d’autres possibilités à nos yeux : il fallait tout calculer et tout publier.
Julien Salles
Julien Salles, Directeur Général de F-ONE/MANERA, nous en dit plus sur cette démarche ambitieuse ainsi que sur la manière dont l’entreprise compte utiliser ses recherches pour faire avancer l’industrie dans la bonne direction.
Pourquoi avoir réalisé cet audit environnemental ?
Afin d’améliorer quelque chose, il faut tout d’abord comprendre ce qui ne va pas et procéder à une sorte d’introspection. Cela évite de prendre des décisions hâtives et, au contraire, permet de comprendre où agir pour avoir le plus d’impact. Il faut donc tout analyser, d’où cet audit. L’audit nous sert de guide pour savoir où investir de manière intelligente et raisonnée afin d’aller dans la bonne direction.
Par exemple, en matière de communication, il aurait été facile de mettre des panneaux solaires sur le toit de nos bureaux. C’est visible, simple, et ça touche le public. Alors qu’en fait, dans l’impact global de l’entreprise, nos bureaux ne représentent que 6% des émissions totales, soit le cinquième poste émetteur. Donc, ce n’est pas vraiment là où nous devons investir en priorité.
Ce qui nous a également poussé à aller vraiment en profondeur dans cette action environnementale était de voir beaucoup de marques pousser, volontairement ou involontairement, des actions marketing ayant très peu d’impact. Nos clients, et le public en général, sont assez informés sur le sujet pour repérer assez facilement le « greenwashing ». En poussant donc le mauvais message, nous perdons leur confiance, alors que notre industrie pourrait montrer l’exemple.
Alors oui, ce questionnement d’impact environnemental rajoute un énorme challenge, mais il est nécessaire, pour nous et pour le client. Maintenant quand un client achète un produit, il ne va pas forcément rechercher seulement la qualité et le prix, il va aussi peut-être rechercher tout le fond, se renseigner sur la philosophie de l’entreprise ou sur ce qu’elle entreprend.
Donc, quand un client va lire notre audit, il va aussi réaliser que non seulement tout est vrai pour nous, mais cela l’est aussi pour tous les autres. Les chiffres seront plus ou moins similaires, en tout cas, en matière de proportions et pourcentages. Donc nous avons fait ça pour nous, mais aussi pour informer toute la clientèle de l’industrie.
Pourquoi ne pas avoir opté pour la compensation, qui semble être une solution plébiscitée ?
En effet, quand on veut réduire son empreinte, il existe deux solutions : la réduction ou la compensation. La compensation, c’est un peu comme commettre une erreur et venir dire pardon après. La réduction, c’est ne pas commettre l’erreur dès le début, ou en tout cas la minimiser au maximum.
Clairement, il est beaucoup plus difficile de faire de la réduction que de la compensation. Parce que ça veut dire qu’on va changer, d’une manière ou d’une autre, tout le fonctionnement de l’entreprise, tous les process, toutes les matières, toutes les usines… Cela demande beaucoup plus de temps et d’investissement, humain et financier. Mais, à la fin, c’est ce qui va vraiment compter et faire la différence.
Quelle est désormais la vision de F-ONE / MANERA, à court terme et à long terme ?
Je pense à trois points principaux : réduire, chercher et montrer l’exemple. Tout d’abord, il nous faut bien sûr réduire les gros postes d’émissions, donc tout ce qui est matières et production. Nous sommes déjà en train de le faire, notamment sur tout ce qui touche nos ailes.
La deuxième chose est d’effectuer des recherches. Faire des recherches, par exemple, sur les matériaux comme le composite, et sur un peu tous les postes qui polluent le plus afin d’essayer ensuite de trouver des alternatives viables.
Enfin, la troisième chose est de montrer l’exemple. En y regardant de plus près, quand nos riders ou nous-même prenons l’avion pour des déplacement professionnels, on voit que c’est très peu dans le bilan carbone global de l’entreprise, mais c’est aussi montrer le mauvais exemple.
Par exemple, chez MANERA depuis quelques années et maintenant chez F-ONE, nous avons énormément limité les trips en avion. Soit on envoie le matériel à des riders qui font le photoshoot chez eux, soit on part en camping-cars, bus ou autre, pour des aventures plus locales. Encore une fois, on sait que cela pèse peu, mais cela montre l’exemple à tous nos clients, aux riders et à la communauté. Ce sont quand même des bonnes actions à faire, il ne faut pas non plus se couper de ça.
Et puis, quand on aura vraiment réduit au maximum, alors on pourra commencer à penser à la compensation… Mais je pense que ça ne sera jamais vraiment possible. En tout cas, il ne faut vraiment pas y penser maintenant, pas au début.
Peux-tu nous donner plus de détails sur les actions concrètes déjà mises en place par F-ONE/MANERA ?
Un exemple parmi d’autres projets est que nous nous sommes rendu compte qu’un de nos plus gros chiffre d’affaires mais aussi où notre empreinte est la plus forte concerne le polyester dans les matières. Donc nos ailes, nos wings et nos kites.
Néanmoins, c’est aussi l’un des postes où, en tout cas, il est peut-être moins difficile de trouver des matières quasiment équivalentes, recyclées, par exemple, sur des foils. C’est beaucoup plus difficile en composite. Donc, nous avons déjà beaucoup investi sur tout ce qui vole, notamment avec Brainchild qui utilise des matériaux recyclés : spi, dacron, jusqu’à la valve qui est recyclée à partir de déchets de l’industrie automobile.
Mais pas que. Nous sommes aussi en train de sourcer des matières recyclées en Asie pour notre production asiatique. Donc, si je devais citer une action qui aura beaucoup d’impact dans très peu de temps, c’est celle-ci : le changement de notre sourcing de polyester.
Selon l’agence avec laquelle nous avons travaillé pour cet audit, l’utilisation de matières recyclées réduit par deux l’impact environnemental, donc il était vraiment intéressant de se diriger là-dedans. Pour en savoir plus, vous pouvez retrouver l’audit mais aussi nos actions en cours et futures ici-même sur ce site (https://ethics.f-one.world/)
Donc, comme je l’évoquais, c’est un vrai challenge de se lancer là-dedans. Nous avons pu rassembler assez d’informations et établir un plan d’action logique et efficient ; maintenant c’est le temps de l’action !