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F-ONE est fier de contribuer à l'upcycling des prototypes de kite et wing, ainsi que d’anciennes ailes inutilisables, et de leur donner une seconde vie grâce au partenariat avec l’entreprise française La Virgule.

Fondée en 2019, l’entreprise a pour mission de rendre le monde de l’outdoor circulaire. La Virgule a adopté un système de production permettant d’upcycler et de réemployer des matières d’équipements sportifs afin de créer de nouveaux produits pratiques, durables, réparables et vraiment stylés.
Fabriqués en Europe, ces produits incorporent non seulement nos ailes mais aussi de la toile de bateau semi-rigide, des cordes d’escalade, des ceintures de sécurité, et bien plus.
Depuis le lancement du partenariat début 2022, nous avons déjà réalisé trois envois (février 2022, mars 2023 et juin 2024) pour un total de 23 palettes et environ 1 000 ailes. Nous avons également donné d’anciens leash MANERA, des pads et des sacs.

Maxime Labat

Nous nous sommes entretenus avec Maxime Labat, co-fondateur de La Virgule.

D’où est partie cette idée de créer La Virgule et comment ça se passe globalement chez vous ?

Nous sommes trois associés, Benoit, Nathan et moi, tous passionnés par l’outdoor. On passe beaucoup de temps sur l’eau, en montagne, à vélo, etc. On a rapidement réalisé que les équipements utilisés pour pratiquer nos passions sont extrêmement techniques, légers, résistants, donc avec des matières de fou mais qui n’ont aucune solution de fin de vie.

Aujourd’hui, il y a à peu près 10 millions de kilos de ces matières techniques qui sont incinérées ou enfouies. C’est très compliqué, voire impossible, de broyer et de recycler ces textiles sportifs pour les revaloriser.

Ensuite, on a constaté une très forte demande sur la bagagerie. Des millions de sac à dos sont vendus en Europe tous les ans ; c’est un produit de grosse consommation qui est en pleine croissance. Alors, on s’est dit qu’il y avait peut-être une solution à trouver pour répondre à ces deux problèmes simultanément. A partir de là, La Virgule est née.

On collecte ces matériaux de sport, on les découpe, on les lave et on les recoud pour créer des nouveaux produits. On travaille avec des ateliers professionnels en France, au Portugal et en Allemagne, qui s’occupent de la préparation des matières premières ou bien de la fabrication même des produits grâce à leurs machines adaptées à notre cahier des charges.

Donc on vient transformer ces déchets, ces équipements de sport en fin de vie en sac à dos, en sacoche vélo, en bananes et bien plus. Par exemple pour les sacs à dos, on utilise des toiles de bateaux semi-rigides pour l’extérieur, d’anciennes ceintures de sécurité pour les bretelles, mais aussi des cordes d’escalade et donc des ailes F-ONE, notamment pour les poches internes et le compartiment ordinateur.

Comment ce partenariat avec F-ONE a-t-il vu le jour et comment se passe le processus d’upcycling pour nos ailes ?

Je connais F-ONE depuis que je suis tout petit, évoluant dans le milieu du windsurf, c’est toujours une marque qui m’a fait rêver. Avec l’aide de mon réseau, j’ai pu entrer en contact avec les patrons Raphaël et Julien Salles afin que je puisse expliquer notre démarche et discuter de problématiques éventuelles sur les déchets dans les sports de glisse.

Rapidement, on a compris qu’on pouvait déjà vous aider sur tout ce qui était prototypes, qui étaient bien sûr compliqués à revendre ou à ré-utiliser donc il fallait trouver des solutions. Au début, nous avons reçu six ou sept palettes d’ailes. On a tout de suite mis en place des processus pour apprendre à découper efficacement les produits, préparer les matières, les laver, etc.

Quand les ailes sont découpées, on vient séparer le boudin et les panneaux afin que la matière soit bien à plat. Ensuite, on a des systèmes de coupons de différentes tailles (de XS à XXL), qui nous permettent d’uniformiser les matières pour l’atelier de couture.

C’est non seulement beaucoup plus facile à travailler, mais cela apporte aussi énormément de visibilité pour nous au niveau du stock. On connait la quantité exacte de matière et ainsi, on peut réfléchir à comment la répartir sur différents produits. Par exemple, on sait qu’on ne pourra pas se servir d’un coupon XS pour un sac à dos, mais il sera parfait pour des bananes.

D’ailleurs, comment se passe le processus de design ? Concevez-vous d’abord le produit puis trouvez ensuite les matériaux que vous pouvez potentiellement utiliser, ou est-ce l’inverse ?

C’est ça qui est super intéressant. Tout designer dirait qu’avant de créer un produit, il faut établir le besoin. Puis une fois que les plans sont faits, on va chercher la matière. Mais nous, c’est un peu un mélange des deux. On vient à la fois avoir un processus de design et d’analyse des besoins, mais aussi d’analyse des gisements.

Évidemment, on vient chercher un besoin chez les utilisateurs, avec comme objectif de créer des produits qui ont vraiment du sens et qui vont être utilisés de façon la plus intensive possible. Mais très vite, en parallèle, on vient aussi regarder quels sont les gisements de matière qui sont disponibles et sur lesquels il y a des problématiques afin qu’on puisse les revaloriser.

Concrètement, que sont devenues nos ailes ?

Environ 3 100 sacs à dos « Gravelot » et 200 bananes ont été créés avec les ailes F-ONE. De manière générale, c’est vraiment génial de voir l’impact de ces revalorisations quand on regarde l’analyse de cycle de vie de chaque produit.

Nos produits sont à peu près 10 fois moins impactant en matière de CO2 par rapport à un sac à dos « normal ». Cela a également une incidence sur vous. Si on se débrouille pour que la durée de vie d’un kite passe de 5 ans à, disons, 25 ans, votre impact est aussi divisé par 5. C’est fou quand on y pense, sachant que nos sacs sont aussi garantis à vie.

Comment vois-tu le futur de cette collaboration entre
F-ONE et La Virgule ?

Nous travaillons déjà sur de nouveaux produits avec les ailes, notamment des casquettes. A travers l’un de nos ateliers d’upcycling, nous avons aussi développé une musette, qui est comme un tote bag ultra léger, fait avec des cordes d’escalade et des ailes F-ONE. On a encore pleins d’idées, on est très créatifs donc c’est vraiment non-stop.

Ma vision serait d’aller encore plus loin et de trouver une façon de collecter les vieilles ailes des clients. Parce qu’en fait, tout le monde est concerné, on a tous le même problème. Un jour, ton aile est éclatée ; soit tu la jettes directement, soit tu la mets au fond de ton garage, tu la laisses pendant deux ans et après tu la mets à la benne.

On est vraiment un gros consommateur de matière, et les ailes de kite et de wing sont vraiment parfaites pour l’upcycling. Ça serait incroyable de pouvoir mettre en place un flux de collecte des matières directement auprès des clients. Et, bien sûr, on va continuer à trouver des solutions et de nouveaux projets afin qu’éventuellement, ce partenariat soit donnant-donnant.